Lectures de janvier #2

S'adapter : C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire.

Ce livre était dans ma liste d'envies puis dans la pile des livres en attente depuis un bon moment, mais je ne sais pas pourquoi, je n'arrivais pas à l'ouvrir. Ce fut chose faite le mois dernier. L'arrivée de cet enfant handicapé dans une famille, vue par les pierres du mur du jardin : quelle idée aussi étrange que géniale ! C'est finalement grâce à ce point de vue que j'ai aimé ce livre, les émotions, ... parce que je dois bien dire que ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. Je ne sais d'ailleurs pas à quoi je m'attendais, j'en attendais trop sans doute, des réponses peut-être, ... quoi qu'il en soit, j'ai été d'abord déçue, puis déroutée, pour être finalement embarquée. YYYYY

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Tant que le café est encore chaud : Dans une petite ruelle de Tokyo se trouve Funiculi Funicula, un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud. Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience.

Je suis tombée un peu par hasard sur ce livre, son titre m'a intriguée, le fait que ce soit de la littérature japonaise m'a tentée... je l'ai acheté, et lu. Je n'ai pas été déçue, encore que.... Dans ce petit café étrange, il est une place particulière qui permet de voyager dans le temps, dans le passé. On suit tour à tour quatre femmes qui vivent ce voyage dans le temps. Si l'histoire est courte, lente, j'y ai aimé l'écriture dépouillée, les personnages assez travaillés, la lenteur étudiée. Bref, un très bon moment de lecture. YYYYY

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Arpenter la nuit : Kiara, dix-sept ans, et son frère aîné Marcus vivotent dans un immeuble d’East Oakland. Livrés à eux-mêmes, ils ont vu leur famille fracturée par la mort et par la prison. Si Marcus rêve de faire carrière dans le rap, sa soeur se démène pour trouver du travail et payer le loyer. Mais les dettes s’accumulent et l’expulsion approche. Un soir, ce qui commence comme un malentendu avec un inconnu devient aux yeux de Kiara le seul moyen de s’en sortir. Elle décide de vendre son corps, d’arpenter la nuit. Rien ne l’a pourtant préparée à la violence de cet univers, et surtout pas la banale arrestation qui va la précipiter dans un enfer qu’elle n’aurait jamais imaginé.

20 ans à peine ! C'est l'âge de l'auteure de ce livre de la rentrée littéraire 2022. On suit la vie de Kiara, sa difficuluté à vivre, à faire vivre ce frère qui devrait au contraire être le protecteur, l'épaule sur qui se reposer puisqu'il est l'aîné... Avec détails et puissance, Leila Mottley nous plnge dans cette Amérique profonde, dans la noirceur des quartiers difficiles, elle nous embarque aux côté de Kiara, de son frère et des hommes riches qui pensent que les corps s'achètent. Leila Mottley est un talent brut, pur, une auteure à suivre ! Elle comptera sans aucun doute dans la littérature des années à venir, tant sa plume est déjà acérée. Un immense coup de coeur de ce début d'année ! YYYYY

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Les gens de Bilbao naissent où ils veulent : L'histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille et la laisse aux soeurs d'un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L'enfant est belle comme le diable, jamais elle ne l'aimera. Le garçon, c'est Julian. La fille, Victoria.

Là encore, il s'agit d'un premier roman. L'auteure nous entraîne sur la voie de la quête des origines, de l'adoption, de l'histoire de ses parents, de la sienne, avec brio. Un roman picaresque moderne, plein de verve, d'humour parfois grinçant, de vérité et d'autodérision. Maria Larrea est une très belle découverte. YYYYY

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A bientôt.

Comments

[danie]

J'ai eu et aimé "s'adapter" qui arrivera sur mon blog dans plusieurs mois je crois ( j'ai plus d'un an de programmé...)

et je ne connais pas du tout les autres qui me tentent bien. Le hic c'est d'arriver à les avoir à la médiathèque...

Merci à toi

Bisous

[scrapo]

Je n'ai lu que "S'adapter" que j'avais moi aussi beaucoup aimé.

[gaelle]

je ne connais aucun de ces ouvrages mais l'envie ne me manque pas de suivre tes conseils

biz

gaelle

[Cath]

Après un coup d'oeil sur ma liseuse, je viens de voir que "Arpenter la nuit" et dans mon longue liste de livres en attente !! Il me emblait bien que cette couverture me disait quelque chose.... Décidément, je n'aurai pas assez de toute une vie (ni même deux !) pour satisfaire toutes mes envies de lecture !

[Cath]

Mis à part "s'adapter" pour lequel j'avais eu un véritable coup de cœur (un roman très touchant, leçon de courage et de résilience, servi par une écriture lumineuse et poétique), je ne connais pas les livres que tu nous présentes aujourd'hui mais ils sont bien tentants si j'en crois ton avis !