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3 janvier 2019

Lecture novembre & décembre

novembre

 

Aujourd'hui, je tente de rattraper mon retard dans cette rubrique, avec les lectures de novembre et décembre. 

"les Bracassées"Fleur et Harmonie : les prénoms des deux héroïnes du roman de Marie-Sabine Roger sont, disons... un peu trompeurs. Car Fleur, âgée de 76 ans, est une dame obèse et phobique sociale. Et Harmonie, 26 ans, est atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette. En clair, son langage est ordurier et elle ne peut retenir des gestes amples et violents. Bientôt rejointes par une bande de « bras cassés » émouvants et drôles, elles vont nous entraîner dans une série d'aventures. 

J'ai bien aimé ce roman assez rafraichissant. Nommé pour un des prix littéraires de l'année, il n'en a pas remporté, mais cela n'en est pas moins un bon livre. Parfois, les grossièretés fusent, mais on comprend vite qu'Harmonie est atteinte du syndrôme Gilles de la Tourette. Leur chemin va les mener à la rencontre d'autres "bracassé(e)s, aussi amusants / touchants les uns que les autres. Je me suis laissée embarquée par ce livre. YYYYY

***

"Frère d'ame" : Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne. 

Goncourt des Lycéens 2018, cet opus mérite selon moi son prix. Bien écrit, tantôt avec pudeur, tantôt avec une vérité crue, je me suis attachée à ces frères, à la dérive de l'un après la perte de l'autre. Ce roman se lit assez vite, mais se déguste aussi, malgré l'amertume. YYYYY

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"le lambeau" : Lambeau, subst. masc. 1. Morceau d'étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie. 2. Par analogie : morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant ; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (Borel, Champavert, 1833, p. 55). 3. Chirurgie : segment de parties molles conservées lors de l'amputation d'un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l'amputation qu'à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu'une épaulette à plat (Zola, Débâcle, 1892, p. 338). (Définitions extraites du Trésor de la Langue Française).

J'avais très envie de lire ce livre, qui a obtenu le prix Femina cette année, à la fois parce que j'avais été marquée, comme tout le monde, par les attentats de Charlie, mais aussi parce que le sujet de la reconstruction faciale  m'intéresse, me touche de près. J'ai donc ouvert presque avec avidité cet ouvrage. Passé les premières pages, où P. Lançon décrit à merveille ce qui s'est passé lors de l'attaque, puis les premiers moments de prise en charge, le début de la reconstruction, ... je me suis vite ennuyée. J'ai été déçue par le côté autocongratulation que j'y ai ressenti. J'ai eu l'impression de passer à côté. Dommage. YYYYY

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"leurs enfants après eux" Août 1992. Une vallée perdue quelque part à l’Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a 14 ans, et avec son cousin, ils s’emmerdent comme c’est pas permis. C’est là qu’ils décident de voler un canoë pour aller voir ce qui se passe de l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt, cette France de l’entre-deux, celle des villes moyennes et des zones pavillonnaires, où presque tout le monde vit et qu’on voudrait oublier.

C'est avec une appréhension certaine que j'ai ouvert ce livre. En effet, j'ai souvent du mal avec les Goncourt... Malheureusement, celui-ci n'échappe pas à cette sorte de spirale. Je me suis très vite ennuyée, ne sachant pas où voulait en venir l'auteur, ayant l'impression de lire juste le script d'un film de famille en Super8 des années 90 ! Et, chose rare, je l'ai abandonné avant même la moitié. Je suis allée voir plus loin, mais ça ne m'a pas donné envie d'en lire plus. Au vu des critiques très positives, j'ai dû passer à côté. YYYYY

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 "le prince à  la petite tasse" Un jour, j’ai dit : « Ils sont des milliers à dormir dehors. Quelqu’un pourrait habiter chez nous, peut-être ? » Et Fabrice a dit : « Oui, il faudra juste acheter un lit. » Et notre fils Marius a dit : « Faudra apprendre sa langue avant qu’il arrive. » Et son petit frère Noé a ajouté : « Faudra surtout lui apprendre à jouer aux cartes, parce qu’on adore jouer aux cartes, nous ! ». Pendant neuf mois, Émilie, Fabrice et leurs deux enfants ont accueilli dans leur appartement parisien Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre à l’âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace la formidable aventure de ces mois passés à se découvrir et à retrouver ce qu’on avait égaré en chemin : l’espoir et la fraternité. 

Ce récit plein de fraicheur et d'humanité m'a cueillie dès les premières pages. C'est un journal très délicat, qui ne tombe jamais dans une forme d'autosatisfaction, ou de jugement de ceux qui ne font pas comme eux ; juste le récit d'un échange humain et d'un enrichissement personnel, qui donne envie d'ouvrir plus souvent ses bras et son coeur. YYYYY

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"la vraie vie" : C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent. Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour.

Souvenez-vous, il y a quelques temps, je vous avais écris dans cette rubrique, que j'avais vraiment beaucoup aimé "My Absolute Darling" ....  La lecture de ce livre, "la vraie vie", me fait revoir mon jugement ! Il s'agit ici encore d'une histoire de violence familiale, de violence plus psychologique que physique (encore que ...), mais sans superflu ! Après avoir fini celui-ci, pour lequel je me demande encore pourquoi j'ai lu avant de dormir le soir, j'ai voulu reprendre le premier cité ici.... Et là, la grossièreté, voire la vulgarité, m'ont sauté au visage ! Il reste que j'ai bien sûr aimé M.A.D. mais, après la lecture de "la vraie vie", impossible pour moi de continuer à le classer en tête de mes lectures de l'année ! Cela confirme sans aucun doute quele fait d'apprécier ou non un livre est aussi une question de moment ! YYYYY

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Depuis, j'ai également fini : 

decembre

 ainsi qu'un peu de littérature ado, et, j'ai presque terminé :

See

Et vous, quelque chose à me conseiller ? 

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Commentaires
G
merci pour ces pistes de lectures dont je m'inspirerais c'est certain!<br /> <br /> biz<br /> <br /> gaelle
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P
j'ai lu aussi "la vraie vie" mais j'ai trouvé ça moyen notamment à cause de certaines incohérences. <br /> <br /> je viens de lire "la voix des vagues" et j'ai beaucoup aimé. <br /> <br /> j'ai beaucoup aimé "la mémoire du thé"
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C
J’hésitais à lire "leurs enfants après eux", ayant lu des avis très contrastés à son sujet. Mais du coup, j'ai de moins en moins envie !!!
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